Bouleversé dans notre quotidien depuis plus d’un an, nous éprouvons tous diverses difficultés. Chômage partiel, activités réduites, télétravail, fermeture d’un bon nombre d’établissements, restrictions,… beaucoup de nouvelles normes que l’on espère provisoires mais qui, aujourd’hui, conditionnent notre vie en société.
Pour ou contre toutes ces mesures, force est de constater que nous aspirons tous à retrouver nos vies d’avant. En attendant, l'incertitude, à l’image de l’épée de Damoclès au-dessus de nos tête, alimente grandement notre stress, nos angoisses, nos frustrations. Nos émotions oscillent sans cesse de la colère à la joie (comme lors du passage d’un confinement à un déconfinement) en passant par la tristesse et la peur !
Un mal-être s’installe. Cet état de souffrance, ce sentiment général de malaise peut être traité de multiples façons. Selon notre âge, notre famille, notre culture ou encore selon notre statut familial (père, mère,…), professionnel…les possibilités sont immenses.
Et si on parlait du couple...
Dans cet article, je souhaite aborder le couple à l’épreuve de la frustration personnelle. Je n’ai pas là la prétention d’affirmer des vérités ou donner des leçons de vie mais simplement l’envie de faire un pas de côté et observer ce qu'il se passe. Dans notre société où tout évolue à un rythme démesuré, la relation de couple prend une grande importance. Nous attendons beaucoup de cette relation, miroir de notre type d’attachement construit pendant la petite enfance. Le couple reflète souvent l’image de protection, de soutien, un endroit où l’on peut être soi-même. On exige de notre couple qu'il nous rendent heureux. Il nous faut en prendre soin.
Un constat affligeant...
Aujourd’hui, les constats sont pointés, augmentation des violences conjugales, augmentation des séparations, augmentation des consultations, absence de l’essor tant attendu (ou redouté ?) du nombre de naissance (pas simple quant on traîne en pyjama toute la journée !). On en doute plus, la pandémie met à rude épreuve, c’est le koh-Lanta en binôme, à chaque défi, ça passe ou ça casse !
Observer l'ambiance par vous même...
D’emblée il y a le stress, lié au contexte anxiogène, les difficultés financières, la vie sociale ralentie et limitée, notre vie familiale à innover entre quatre murs. S’ajoute à cela les problèmes de sexualité, problème de violences physique, morale ou affective. Chaque épreuve éloigne ou rapproche selon notre couple. D’autant que face à ces situations que nous appréhendons, les couples sont confrontés à des réalités bien différentes. Ainsi, le logement, quand on a de l’espace, permet de garantir une soupape de sûreté et à contrario quand on ne l’a pas, ça peut exploser. Avoir ou non des enfants fait aussi la différence, les contraintes sont supplémentaires lorsqu’il faut concilier sa vie privée, familiale et professionnelle.
A chacun son couple...
Certains couples se soutiennent de façon mutuelle et malgré une tranquillité quelque peu relative, ils parviennent à maintenir une routine agréable, et c’est tout à l’heure honneur. On dit que vivre en couple c’est créer un petit monde contre le reste du monde.
Lors du premier confinement, inventer des nouveautés pour pallier aux restrictions était facile. Aujourd’hui, parvenir à continuer relève d’un relatif exploit ! Alors que l’on espère s’approcher de la rémission, il devient difficile de se projeter, c’est le moment où il faut tenir !
Facile à dire n'est-ce pas!!!
Il est opportun de réaliser qu’il n’est pas anodin d’être 24h/24 ensemble et le couple parfait n’existe pas. Oui la présence de notre acolyte apporte du réconfort mais elle peut aussi être source de tension et d’incompréhension. Je veux signifier qu’il est normal et même sain de vivre des désaccords avec son ou sa partenaire. Un désaccord lors duquel chacun peut exprimer son point de vue et entendre celui de l’être aimé malgré le ton qui monte. Il s’agit alors d’accueillir la différence et bien sûr de la tolérer. Je suis de ceux qui adhère à l’idée que dans un couple, une fois passé la phase fusionnelle puis la phase de différenciation, la phase durable du couple se symbolise ainsi: 1+1=3
c'est-à-dire MOI + TOI = MOI + TOI + NOTRE COUPLE
Partons du principe que dans un couple, chacun choisi de garder sa propre identité, sa propre personnalité et ses propres conceptions de la vie sans exiger de l’un qu’il ou elle change et s’oubli au profit de l’autre. Il y a certes des concessions, des aménagements, chacun fait un pas et s’adapte pour faire couple. On parle d’évolution à deux pour créer un couple unique.
Prendre du recul...
Pour en revenir au fait d’être constamment ensemble, je vous invite à vous souvenir des premiers émois et de la période de fusion que vous avez vécu ou peut-être que vous vivez aux prémices de votre couple. Ces étapes ne vous ont-elles pas enseignés que le désir et l’envie sont des éprouvés qui s’expriment dans le manque et l’absence ?
Dans le climat particulier que nous vivons, beaucoup sont à fleur de peau, des tensions s’installent et une parole ou un geste peut vite entraver la relation. D’où la nécessité, même dans de petits espaces, de forger sa propre bulle. Pour souffler, se ressourcer, prendre du recul…s’accorder un temps en solo devant la télé, lire un livre, écouter de la musique…avoir un moment à soi. L’avantage est de créer un moment, même artificiel, et donc l’envie de retrouver l’autre. Dans un couple, il est extrêmement important de prendre du temps pour soi mais aussi de laisser l’autre respirer ! Il est aussi, pourquoi pas, une belle opportunité de faire le point. On se plaint souvent de ne pas avoir assez de temps pour notre couple. Du coup, la solution pourrait être de se rapprocher, se redécouvrir, pouvoir partager un maximum. Pour ceux qui sont en désaccord, mais avec la volonté que cela aille mieux, je vous invite, pour vous retrouver, à , non pas pointer tout ce qui est agaçant, dérageant mais plutôt puiser dans vos valeurs communes, vous penchez sur les étapes de votre histoire d’amour et lister tout ce qui plait chez l’autre. Cette période est difficile pour tout le monde, les crises sont passagères d’où l’importance de laisser mûrir si une décision doit être prise. Nous avons beaucoup de temps pour l’introspection. L’épidémie suspend nos relations avec l’extérieur (amis, famille élargie…) mais dans son foyer, il n’y a aucune raison de s’abstenir du contact physique. Il est important de trouver du réconfort auprès de l’être aimé.