Savoir trouver les bons mots, savoir adopter l'attitude appropriée, nous avons la capacité de reconforter la peine de nos semblables. Oui, mais comment??
Que ce soit un enfant qui a perdu un jouet, un ado qui a une peine de coeur, son conjoint dont un parent est gravement malade,...nous connaissons tous des périodes où la douleur de quelqu'un nous touche et nous ressentons le pouvoir de l'aider, le soutenir. Bien sûr, on ne vit pas de grandes catastrophes tout le temps, cependant la consolation est aussi là lors de malheurs moindres mais qui entraînent des "coups de moins bien", de la tristesse, de la colère, un sentiment de solitude ou d'irréparable.
Je vais vous transmettre les 4 éléments indispensables à mettre en place pour pouvoir consoler quelqu'un. Mais avant tout quelques précisions sont indispensables!
Nous parlons ici de "consoler" c'est-à-dire soulager qu'elqu'un dans sa douleur, apporter du réconfort. Il n'est en aucun cas question d'apporter une solution au problème. On ne peut changer la réalité d'une maladie incurable, d'un décès, d'un jouet cassé, d'une séparation....Une consolation émerge lorsque justement les solutions ont échouées. Elle implique une certaine impuissance à changer ce qui crée la détresse.
L'Homme est sans cesse exposé aux aléas de la vie. Heureusement, entre ces moments difficiles viennent se nicher, en théorie, de nombreux moments de bonheur, ce qui permet d'avancer et tenir le coup! Mais, dans une vie, la consolation revient souvent, tantôt on en a besoin, tantôt on en est l'auteur.
" Une consolation n'est pas une recherche de solution"
Selon Christophe André, la consolation est une démarche psychologique qui s'appuie sur les
"4A": Affection; Attention,Action et Acceptation.
Ainsi, pour être profitable, la consolation implique ces 4 piliers:
- l'Affection que l'on propose suivant l'intimité qui existe avec la personne à consoler, à réconforter.
- l'Attention car ce qui console détourne pour un temps, même furtif, l'attention captée par la souffrance. C'est-à-dire que le bien apporté par la contemplation de la nature, par l'écoute d'une musique, par le fait d'être dans les bras de quelqu'un,...permet de dévier son attention .
- l'Action, puisque dans la consolation, il y a une invitation à se remettre doucement en lien, en action, et sortir de la prostration propre à toute peine.
- l'Acceptation, de la réalité, du présent. L'acceptation vient finaliser la démarche de consoler.
Comment consoler?
J'ose quelques "astuces" afin de ne pas s'imposer, de rester dans le respect de l'autre et que la démarche de consolation trouve tout son sens.
- Demander la permission de s'approcher, d'être là.
- Ne pas chercher à trouver une solution.
- Ecouter, aider l'autre à comprendre et clarifier ce qui lui arrive.
- Exprimer sa compréhension, son soutien, son affection. Exprimer, à mots mesurés, sa confiance en la vie.
- Ne pas généraliser! on parle ici de la souffrance de la personne que vous consoler, pas de celle des autres ou de la votre! On se concentre sur la souffrance de la personne consolée.
- Ne pas être dans l'attente d'un soulagement instantané de la peine.
- Rassurer et dire qu'on sera toujours là pour aider de son mieux l'autre.
Consoler ou se consoler prend du temps. Chacun trouve son réconfort à sa manière (présence d'un proche, se plonger dans un livre, écouter de la musique, faire une activité,...). Certains se prive de toutes marques d'affection comme pour se punir, s'interdire toute forme de plaisir. C'est une démarche trasitoire ! On donne tous un sens, une explication à ce qui nous arrive.
Chacun écrit sa propre histoire en mettant bout à bout des évènements qui nous arrivent. On donne une place au destin, on donne du sens et cela nous fait du bien, cela nous aide à continuer notre vie et à faire des efforts.
